Le Réveil du peuple est un chant de l'époque révolutionnaire, dont les paroles sont de Jean-Marie Souriguière de Saint-Marc et la musique de Pierre Gaveaux. Il fut chanté pour la première fois le 19 janvier 1795.
Ce chant est une protestation contre les excès révolutionnaires : il sen prend aux Jacobins et soppose à La Marseillaise. Il fut extrêmement populaire aussi bien auprès des royalistes que des anti-jacobins.
Cette lutte entre Le Réveil du peuple et La Marseillaise trouva dans les théâtres un accueil privilégié : aux chanteurs patriotes, comme Talma, sopposaient leurs adversaires, véritables commandos de muscadins.
Le chant fut finalement interdit par le Directoire le 8 janvier 1796 (18 nivôse an IV).
interprétation : Cassette "bicentenaire de la révolution française "1989
Peuples Français, peuple de frères,
Peux-tu voir sans frémir d'horreur,
Le crime arborer les banières
Du carnage et de la terreur ?
Tu souffres qu'une horde atroce
Et d'assassins et de brigands,
Souille par son souffle féroce
Le territoire des vivants.
Quelle est cette lenteur barbare ?
Hâte-toi, peuple souverain,
De rendre aux monstres du Ténare
Tous ces buveurs de sang humain !
Guerre à tous les agents du crime !
Poursuivons les jusqu'au trépas ;
Partage l'horreur qui m'anime !
Ils ne nous échapperont pas.
Ah ! qu'ils périssent ces infâmes,
Et ces égorgeurs dévorants,
Qui portent au fond de leurs âmes
Le crime et l'amour des tyrans !
Mânes plaintifs de l'innocence,
Apaisez-vous dans vos tombeaux ;
Le jour tardif de la vengeance
Fait enfin pâlir vos bourreaux.
Voyez déjà comme ils frémissent ;
Ils n'osent fuir, les scélérats !
Les traces de sang qu'ils vomissent
Décèleraient bientôt leurs pas.
Oui, nous jurons sur votre tombe,
Par notre pays malheureux,
De ne faire qu'une hécatombe
De ces cannibales affreux.
Représentants d'un peuple juste,
O vous ! législateurs humains !
De qui la contenance auguste
Fait trembler nos vils assassins,
Suivez le cours de votre gloire ;
Vos noms, chers à l'humanité,
Volent au temple de mémoire,
Au sein de l'immortalité.