Très bonne initiative Bismarck ! :)
Je voudrais introduire un sujet peu abordé par les manuelles scolaires classiques sur les débuts de la Suisse et notamment sur la possible implications de ce qu'il restait des Chevaliers de l'Ordre du Temple, connu aussi sous le nom de Templiers à la bataille de Mortgarten en 1315.
Une bonne introduction du sujet doit commencer par un peu d'histoire sur l'Ordre des Templiers. Cet ordre naquit peu après la 1ère croisade, lorsque Hugues de Payens avec 8 autres chevaliers créèrent le 1er ordre de moines combattants de l'occident, ayant comme objectif la protection de pèlerins chrétiens et la sécurisation des routes de pèlerinage vers Jérusalem et ses lieux saints. Cet ordre prospéra pendant pas loin de 200 ans et devint une sorte d'institution pan-européenne exerçant en dehors de leur métiers originaux de soldats professionnels, des activités bancaires, de prêts et de crédits, de transports commerciaux ainsi que de rente de domaine, en somme ils touchèrent à toutes activités lucratives . Exempté de toutes taxes et impôts, l'Ordre connu une fulgurante ascension jusqu'à ce qu'un certains nombres de défaites militaires et de jalousie personnelle y mirent fin sous la décision conjointe de Philippe IV de France et du Pape Clément V, le second étant le léche-botte du premier.
Ce jour la, le vendredi 13 octobre 1307, suivant les ordres du Roi et l'approbation du Pape, tous les templiers sont mis hors la loi et poursuivis dans les moindres recoins de la France. Arrêté, incarcéré, torturé sous le motif d'hérésie, 1/10 de l'ordre est capturé tandis que la majorité ayant été prévenu dans la nuit du 12 au 13 octobre, réussissent à échapper à la conspiration, y compris une flotte entière encrée au port de La Rochelle.
L'anéantissement prend fin en 1314 à Paris, lorsque le dernier grand maître de l'ordre, Jacques de Molay est brulé vif sur le bûcher proférant sa célèbre malédiction :
Guy de Molay "
Pape Clément, chevalier Guillaume de Nogaret, roi Philippe, avant
un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu. Maudits, vous
serez tous maudits, jusqu'à la treizième génération de vos races."
La malédiction se réalisa, puisque moins d'un an plus tard, le Roi mourut des suites d'un accident de chasse et le Pape meurt au Château de Roquemaure dans le Gard le 20 avril 1314.
Les dernières recherches historiques suggèrent qu'une partie de l'ordre se soit réfugiée dans les régions montagneuses de la Suisse où ils possédaient déjà des domaines et des châteaux-forts longeant d'importantes routes commerciales.
Bataille de Morgarten
Les préparatifs A cette époque les Habsbourgs cherchaient à fonder un
Etat cohérent reliant le nord et le sud des Alpes grâce au passage du
Gothard ; ils se heurtèrent immédiatement à la volonté d’indépendance
des Waldstaetten (la Confédération Suisse).
Quelques années avant la bataille de Morgarten, les Waldstaetten
s’attendaient à un conflit ; en effet, ils interdirent de couper du
bois dans les forêts qui se trouvaient aux frontières pour les rendre
inaccessibles. Ils savaient aussi que leur territoire pouvait être
envahi par quatre endroits ; Arth, le lac de Brunnen, le plateau de
Biberbrück-Rothenthurm, le col du Morgarten. Ils fortifièrent tous ces
passages, sauf le Morgarten où ils voulaient attirer l’ennemi. Durant
les semaines qui précédèrent le 15 novembre, les Schwytzois étudièrent
le terrain, amoncelèrent à des points déterminés des troncs d’arbres et
des pierres. Leur service de renseignement fonctionnait à merveille,
car, quelques jours avant le combat, ils savaient par où le duc
passerait. Les Confédérés mirent aussi au point une sorte de hallebarde
spécialement destinée à désarçonner les chevaliers. Tous ces faits
montrent d’une manière éloquente que les troupes des cantons primitifs
n’étaient pas une armée sans chefs et que la victoire du Morgarten est
due à un remarquable travail d’état-major, fondant la réputation des Suisses comme redoutables et terrifiants combattants.
La batailleCependant, le succès ne provint pas seulement de
préparatifs judicieux, mais aussi d’une faute de Léopold d’Autriche qui
fit avancer une troupe formée exclusivement de chevaliers dans un
terrain très défavorable ; en effet, l’infanterie suivait les
chevaliers dont la colonne s’étendait sur trois kilomètres et demi.
Léopold voulait atteindre Schwytz en partant de Zoug. Pour tromper ses
adversaires, il ne prit pas la route la plus facile qui passait par
Arth, d’ailleurs fortifié par les Confédérés, mais la rive droite du
lac d’Aegeri, se contentant d’une attaque de diversion contre Arth. Le
combat qui s’engagea de bon matin et dura une heure est l’exemple
parfait d’une embuscade.
Les Schwytzois et les Uranais alignaient 1500 hommes,
soit l’équivalent d’une bataille de montagne renforcée : un détachement
occupait le Hageggli, un deuxième la Figlenfluh et un troisième la
Fisterfluh, alors que le nombre de chevaliers s’élevait à 2000. Les
Confédérés étaient si bien camouflés que les éclaireurs autrichiens
annoncèrent que la route était libre.
Mythe ou réalité ?La légende de la flèche du Chevalier de Hünenburg est une possibilité quant à la victoire des confédérés, elle va ainsi:
Le comte Friedrich von Toggenburg demanda aux confédérés de se soumettre à Léopold I d'Autriche mais les trois cantons Suisses parlèrent unanimement: "S'il vient, il nous trouvera. Nous voulons
lui tenir tête avec l'aide de Dieu et se débarrasser de son pouvoir, du mieux qu'on peut."
Prévenu de cette réponse, Léopold, fou de rage, décida de marcher puissamment sur Zug d'où il pourra lancer la suite des opérations.
Rudolph Redling, un vétéran de guerre conseilla aux Schwyzern d'occuper le Morgarten.
Son fils était marié à Margaretha von Huenenberg, la fille d'un homme noble d'Aargau dont le frère se trouvait parmi les troupes de Léopold I.
Celui-ci a tira des flèches la nuit du 13 novembre par dessus le Mur de Letzi aux Schwyzern, les prévenants de l'imminence de l'attaque des Autrichiens en ces mots: "Hatez-vous à la Saint Othmar (15 novembre) au matin au Morgarten."
Le 14 novembre ces flèches et leur messages sont retrouvés et rapidement rapportés aux confédérés. Un conseil de guerre a lieu entre les Uri et les Unterwalden. 400 hommes des Uri s'y rendirent au coucher du soleil, 300 hommes en armes des Unterwalden y arrivèrent contre minuit tandis que les Schwyz avec leurs 600 arrivèrent calmement pendant la nuit au Morgarten.
Les recueils parlent de chevaliers tout de blancs vêtu (comme les templiers) participant aux cotés des Suisses à cette bataille, laquelle eut pour résultat une paix relative et du temps nécessaire a la consolidation de la confédération jusqu'à la suivante attaque des Habsbourgs.