par Tabassum Zakaria et Jeff Mason
WASHINGTON, 15 mai (Reuters) - Le président de la Chambre américaine des Représentants, John Boehner, a pressé dimanche Barack Obama de prendre des mesures pour limiter les dépenses, mais le président a mis en garde le Congrès contre les risques de crise financière grave si le plafond de la dette n'était pas relevé.
John Boehner s'est dit prêt à un compromis sur le relèvement de ce plafond, tout en mettant en garde, à l'instar des autres élus républicains, contre les graves conséquences pour l'économie américaine d'une telle mesure si elle n'était pas liée à une réduction des dépenses et du déficit.
Invité de l'émission de CBS "Face the Nation", il a été interrogé sur les intentions d'Obama concernant la réduction du déficit.
"Il en parle, mais je ne vois pas encore de véritables mesures", a répondu Boehner.
Le département du Trésor devrait atteindre lundi sa limite d'emprunt de 14.300 milliards de dollars, au-delà de laquelle il ne pourrait plus avoir accès au marché obligataire.
Les dirigeants républicains déclaré qu'ils n'approuveraient pas de nouveau relèvement du plafond sans mesures destinées à limiter la dette.
"La raison pour laquelle nous atteignons si vite le plafond de la dette est la frénésie de dépenses intervenue ces deux dernières années", a affirmé à l'émission de CNN "State of the Union" Paul Ryan, président de la commission du Budget de la Chambre des Représentants.
Le département du Trésor a souligné qu'il pourrait retarder le défaut de paiement juqu'au 2 août en faisant appel à d'autres sources pour payer les factures.
Dans une intervention enregistrée cette semaine et diffusée dimanche par CBS News, Barack Obama a réaffirmé que les républicains ne devaient pas lier la décision sur le plafond de la dette à une réduction des dépenses entrant dans le cadre de mesures de diminution du déficit.
En l'absence d'un relèvement du plafond de la dette "nous pourrions avoir une récession pire que ce que nous avons déjà eu, une crise financière pire que ce que nous avons déjà eu", a dit le président américain.
Selon un rapport à paraître lundi de l'institut de recherche Third Way, un défaut de paiement replongerait les Etats-Unis dans la récession avec la suppression de quelque 640.000 emplois, un effondrement de la Bourse et un blocage des activités de crédit.
(Nicole Dupont pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)
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Oh-ooh... Ça sent le kérosène.