Moreau

Salut,

Je viens d'achever la lecture du passionnant Moreau, rival républicain de Bonaparte de Savinel et j'aurai voulu savoir si certains inconditionnels de Napoléon l'avaient lu.

Pour résumer, l'auteur y défend la mémoire de Moreau et tente de réhabiliter son image de républicain en l'arrachant des mains des royalistes qui avaient tenté d'en faire un nouveau Monk.

Savinel est parfois peu convaincant, mais je pense qu'il a raison, l'Empire s'est montré ingrat avec Moreau. D'autant plus que Moreau était tout sauf un politique et un général des plus brillants.

Alors à quand un boulevard Moreau à Paris ou une rue de Hohenlinden ?

A mort les traîtres, qu'ils pourrissent dans leur fosse.

Il aurait mieux fait de rester aux nouveaux Etats-Unis et ne pas revenir comme un vautour contre l'armée ravagée après 1812.

Une rue à Paris ? Pourquoi pas Pétain ou Bob Denard aussi...

Quel fanatisme. Tu sembles placer Napoléon au dessus de la France.
Il me semble que Moreau est entré au service du tsar dans le but de peser dans les tractations qui devaient suivre la défaite de l'empire.

De plus, sa rancœur est compréhensible. Meme Napoléon regrettait le procès stalinien qu'il avait infligé à son rival.

Aucune fanatisme pro ou anti Napoléon, j'aurais même tendance à être pro-Russe en général.

Mais comme pour Kaminksi, Vlassov, Moreau ou d'autres, j'approuve la devise de Dzerjinksi (fondateur de la Tchéka / NKVD / KGB) : "pour gérer les traîtres, quatre murs c'est trois de trop"

J'aime bien la citation.

Oui mais traîtrise à l'égard de qui ou de quoi ?
En fait le problème de fond est de savoir si les intérêts de Napoléon et de la France étaient toujours liés à la fin du règne.
Que Moreau se soit élevé contre Napoléon est une évidence, qu'il est combattu l'Empire aussi, mais pour ce qui est de la trahison de la France...

Quoiqu'il en soit, il a fait plus de bien au pays (et soit dit en passant au Consulat) que de mal.
Son commandement a toujours été exemplaire et il a sauvé plusieurs armées (retraite de l'armée du Rhin en 1795, manoeuvres de l'armée d'Italie désertée par Schérer, Hohenlinden qui a porté un coup décisif aux Autrichiens).

Le jugement de la postérité me semble donc trop sévère

Pour être un bon traître il faut avoir bien servi pour un camp, avant de changer. Je ne vois pas en quoi ses états de service excusent son retournement (comme Pétain, sujet plus polémique).

S'il avait été monarchiste, pourquoi pas, à la limite... mais il a soutenu activement Bonaparte le 18 brumaire. La frustration et la soumission aux femmes sont tout ce qui l'a conduit à trahir sa patrie. Et cela, encore pire, quand elle avait un genou à terre. Lancer une campagne contre la France après Iéna ou Friedland, là au moins il y aurait eu du panache...

Brumaire a écrit:J'aime bien la citation.

Oui mais traîtrise à l'égard de qui ou de quoi ?
En fait le problème de fond est de savoir si les intérêts de Napoléon et de la France étaient toujours liés à la fin du règne.
Que Moreau se soit élevé contre Napoléon est une évidence, qu'il est combattu l'Empire aussi, mais pour ce qui est de la trahison de la France...

Quoiqu'il en soit, il a fait plus de bien au pays (et soit dit en passant au Consulat) que de mal.
Son commandement a toujours été exemplaire et il a sauvé plusieurs armées (retraite de l'armée du Rhin en 1795, manoeuvres de l'armée d'Italie désertée par Schérer, Hohenlinden qui a porté un coup décisif aux Autrichiens).

Le jugement de la postérité me semble donc trop sévère

Je trouve normal qu'il soit jugé comme un salaud. Quand tu veux faire basculer le pouvoir, tu ne t'engages pas dans l'armée ennemie pour tuer tes frères, tu montes un coup d'état au pire. Je pense qu'il avait trop d'égo et qu'il voulait vraiment tenir tête à Napoleon. La seule chose à retenir sur lui c'est qu'il a eu ce qu'il mérite. C'est un boulet tirait par c'est ancien frère qui l'a blessé à mort. Pour une fois qu'il y a une justice.

[Grognard]_Olaf a écrit:Je pense qu'il avait trop d'égaux

D'égo plutôt, ça évite le contresens

Fais gaffe quand même pour le reste

Vous parlez bien des politiciens du PS?!

Quoiqu'il en soit il y a eu une justice, il a été blessé à la bataille de Dresde et mourût de ses blessures quelques temps après.
Sa victoire décisive à Hohenlinden éclipse la bataille de Marengo dans le domaine stratégique, Napoléon est donc méfiant vis à vis de lui surtout que celui ci par la suite soutien Pichegru et Cadoudal dans le coup d'état mais ne veut pas des Bourbons sur le trône, la suite vous la connaissez.

Un traitre à la nation, c'est oui mais finalement Napoléon n'aurait il pas tout mis en œuvre pour s'en débarrasser, il n'y avait place que pour un seul stratège.

[Grognard]_Antoine a écrit:Vous parlez bien des politiciens du PS?!

Moreau, Antoine... pas Mauroy

Peu importe l'epoque,les guerres,les opinions....cette chanson resume tres bien ce qu'est le genre humain depuis des millenaires!

Alors Moreau je m'en branle le coquillard


il n'aurait jamais été la:

[Grognard]_JP a écrit: Napoléon est donc méfiant vis à vis de lui surtout que celui ci par la suite soutien Pichegru et Cadoudal dans le coup d'état mais ne veut pas des Bourbons sur le trône, la suite vous la connaissez.

La non participation de Moreau à ce complot est du domaine de la vérité historique. Malgré le choix d'un jury chargé de la faire condamner à mort (Bonaparte voulait le gracier ensuite), il devait être acquitté (1er vote en sa faveur) jusqu'à ce que les pressions de Réal ne rallient la majorité des jurés récalcitrants.

Ce qu'on peut lui reprocher dans cette affaire, c'est d'avoir tarder à communiquer les papiers de Klinglin compromettant Pichegru.
Et on voit à nouveau la faiblesse politique du personnage.

Que Moreau ait eu un caractère faible est unanimement reconnu mais sa croisade il l'a lancé contre Napoléon.
Il me parait juste surprenant que notre république ait voué à l'oubli un général républicain qui a servi la république quoiqu'il se soit élevé contre son ennemi le plus notoire.

Moreau suite à sa victoire à Hohenlinden aurait pût prendre une place très importante mais comme tu le dis Brumaire ses indécisions à des tournant de sa vie l'ont mené à sa perte en l'emmenant dans la tourmente.

Aprés moi je dit: "Vive l'empire, à mort la république."

Dire que c'est probablement la IIIème république qui a le plus contribué à la formation de la "légende napoléonienne" et à l'admiration de l'Empire !