D'après la collection du Cdt Bucquoy, rééditée en 1977 par le Lt-Cl Bucquoy et Guy Devautour
(Jacques Grancher, éditeur - Paris - N° B.41.876.1990)
Les Grenadiers à pied
L'ensemble
de l'uniforme des grenadiers reste similaire à celui de leurs
prédécesseurs de la garde des consuls. Toutefois, des modifications de
détail y furent apportées.
Le
grand bonnet à poil - ou ourson - est orné dorénavant d'une plaque en
cuivre rouge, servant de support à un aigle couronné regardant vers la
gauche, ses serres agrippant la foudre . Deux grenades, dont les
flammes sont dirigées vers le haut en oblique vers l'intérieur,
flanquent cette plaque.
Les
boutons sont en cuivre jaune et portent le même aigle couronné, à dater
d'octobre 1804. En 1811, le cuivre jaune est remplacé par du cuivre
rouge.
La planche suivante nous
permet d'observer l'apparition, en remplacement de la grenade de la
garde des consuls - sur la patelette de la giberne - d'un autre aigle
couronné, entouré de quatre grenades dont les flammes sont dirigées,
cette fois-ci, vers l'extérieur. Cette ornementation en laiton sera
remplacée également par du cuivre rouge. 50 cartouches tenaient dans
cette giberne.
Grenadier en tenue de parade (paquetage porté de fin 1807 à 1809)
Après la paix de Tilsit (8 juillet 1807), une grenade brodée en fil blanc remplace la croix blanche
au sommet du bonnet.
Après
l'abdication de Fontainebleau, le nouveau régime impose de remplacer
les aigles de la plaque du bonnet et de la giberne par les armes de
France, et ceux des boutons par une fleur de lys. Bien sûr, après le
retour de l'île d'Elbe, les grenadiers de l’ex-Corps royal surchargent
la plaque d'une cocarde tricolore.
Grenadier en Avril 1815 . Tenue de l'ex-Corps Royal au début des 100 jours
Cette
modification provisoire fut concrétisée par la distribution de
nouvelles plaques et boutons à aigle impérial, voire à Grenade, car les
réserves des magasins furent utilisées intégralement à l'entrée de la
campagne de 1815.
L'habit
de drap bleu impérial subit des transformations plus motivées par un
souci d'élégance que par des considérations purement utilitaires et
exagère ses formes. Les bords des revers deviennent de plus en plus
arrondis sur la poitrine, les grenades Aurore sur du drap blanc découpé
fleurissent sur les retroussis agrafés qui, de plus, raccourcissent et
rétrécissent. En 1808, des retroussis fictifs sont même cousus sur les
Basques.
Les
exigences de la discipline et de l'élégance militaire ne sont pas
incompatibles avec le juste souci de plaire au beau sexe du
Palais-Royal, au nourrisses des Tuileries, au boutiquières du faubourg
Saint-Antoine et aux belles bourgeoises de toutes les villes conquises !
Grenadier et Sergent-Major en tenue de sortie d'été (1805-1808) et Capitaine en tenue de société (1804-1814)
Toutefois,
après 1812, le pantalon bleu de 1805 enfilé par-dessus les guêtres et
le bonnet sans plumet ni cordon furent arborés même en tenue de sortie.
Tambours ( campagne de 1814 )
En
tenue de campagne ou de route les grenadiers parcourent l'Europe,
revêtus d'un surtout bleu impérial à 7 boutons de cuivre jaune, les
jambes protégées par un pantalon de drap blanc et bleu ou entièrement
blanc. Ce surtout, qui sera fermé par 9 boutons après 1807, les
devants étant descendus afin de couvrir l'abdomen, fut remplacé par un
deuxième habit, en 1809. Ce même surtout tenait lieu de tenue
d'exercice, comme nous le constatons sur certaines cartes ci-dessous.
Lorsque
les intempéries les y contraignaient, les grenadiers endossaient la
capote de drap bleu (délivrée par ordre du jour du 30 novembre 1804),
croisée et fermée par 2 rangées de 8 gros boutons, à collet droit et se
coiffaient du chapeau, le bonnet protégé par un étui en coutil rayé
bleu et blanc, porté sur le sac en peau de veau recouverte de son poil,
le plumet dans un étui en toile, fixé sur le fourreau du sabre.
Le
grenadier en tenue de route représenté sur la planche suivante, porte
quand à lui une capote à passepoil rouge aux parements et collet ornés
d'un petit revers rouge liseré de blanc, décoré d'un petit bouton de
chaque côté. Ces détails semblent avoir été ajoutés d'une façon
fantaisiste et momentanément, sans qu'il existe un texte officiel de
création.
Tenue de route ( campagne de 1807, d'après Boersch )
Les
grenadiers bravant la pluie en Allemagne, la mitraille à Ligny,
l'ennemi et le froid en Russie et en France ont touché, comme nous
l'avons remarqué plus haut, le large pantalon de drap bleu ou de toile
blanche, enfilé par-dessus les guêtres, et le bonnet dénudé du plumet
et du cordon, qui peut même être protégé par un étui de toile cirée.
(1) Capitaine à pied en tenue de route ( 1813 ) et Grenadiers à la bataille de Ligny ( Juin 1815 )
(3) Musicien et tambour ( Retraite de Russie - 1812 )
Grandes
étaient leur endurance et leur robustesse lorsque l'on sait que
l'équipement complet pesait 32 kilos et que les étapes journalières
pouvaient être énormes : 140 à 180 km furent souvent couverts en 36 ou
72 heures. Toutefois, il nous faut remarquer que par souci « d'amour
paternel » envers ses enfants préférés, l'empereur faisait mettre des
charrettes à la disposition de ses grenadiers pour leur transport,
tandis que la ligne effectuait toujours tous les déplacements à pied.
On connaît la remarque des « lignards » : « l'empereur se sert de nos
jambes plus que de nos baïonnettes pour faire la guerre ».
(4) Sergent en tenue de route ( campagnes de 1813 et 1814 )
Autant
la tenue de route ou de campagne servit de modèle jusqu'en 1914 autant
la tenue de parade rappelait les tenues élégantes de l'ancien régime :
le manteau est roulé sur le sac et maintenu par trois courroies de
buffle. Celle du milieu fait le tour du havresac, fixant l'original
étui de coutil bleu et blanc du chapeau que l'on ne portait qu’en tenue
de campagne. En campagne, d'ailleurs, la tenue de parade était
soigneusement rangée dans le sac, car elle n'était portée qu'au moment
des entrées solennelles dans les villes ennemies.
À
la belle saison les grenadiers, les sous-officiers et leurs officiers
ne manquaient pas d'arborer l'habit ou le surtout, la veste de basin,
le col blanc, la culotte de nankin, les bas de coton blanc et les
souliers à boucles d'argent.
Grenadier et Sergent-Major en tenue de sortie d'été (1805-1808) et Capitaine en tenue de société (1804-1814)
En
hiver, en tenue de sortie, les hommes portaient le pantalon collant
bleu, serré dans les bottes, ou le pantalon bleu recouvrant les guêtres
noires.
Sergent, Caporal et Grenadier en tenue de sortie d'hiver - 1805-1808
Le
grenadier de la gravure suivante, dans sa stricte tenue de campagne
d'été, arbore sur le bras gauche 2 chevrons d'ancienneté de 15 à 20 ans
de service. Un chevron représentait 10 ans de service, 3 plus de 20
ans. Il porte, à côté de sa main droite, sa gourde retenue par une
mince lanière de cuir passée sur l'épaule gauche.
Caporal en tenue de route (été) - 1809
La
coiffure de repos et de campement ou le bonnet de police de forme « à
la Dragonne », porté par le caporal et le grenadier de la planche
suivante, est en drap bleu. Une grenade aurore pend sur l’avant, un
large galon aurore entoure le turban, le passepoil et un autre gland
décorant la flamme sont également de couleurs aurore.
Caporal en tenue d'intérieur (hiver) et grenadier en tenue de corvée - 1805-1808
(Jacques Grancher, éditeur - Paris - N° B.41.876.1990)
Les Grenadiers à pied
L'ensemble
de l'uniforme des grenadiers reste similaire à celui de leurs
prédécesseurs de la garde des consuls. Toutefois, des modifications de
détail y furent apportées.
Le
grand bonnet à poil - ou ourson - est orné dorénavant d'une plaque en
cuivre rouge, servant de support à un aigle couronné regardant vers la
gauche, ses serres agrippant la foudre . Deux grenades, dont les
flammes sont dirigées vers le haut en oblique vers l'intérieur,
flanquent cette plaque.
Grenadiers 1815 | Lieutenant Porte-Aigle en grande tenue ( 1805 - 1811 ) | Tambour du 1er Régiment en grande tenue ( 1810 - 1811 ) |
Les
boutons sont en cuivre jaune et portent le même aigle couronné, à dater
d'octobre 1804. En 1811, le cuivre jaune est remplacé par du cuivre
rouge.
La planche suivante nous
permet d'observer l'apparition, en remplacement de la grenade de la
garde des consuls - sur la patelette de la giberne - d'un autre aigle
couronné, entouré de quatre grenades dont les flammes sont dirigées,
cette fois-ci, vers l'extérieur. Cette ornementation en laiton sera
remplacée également par du cuivre rouge. 50 cartouches tenaient dans
cette giberne.
Grenadier en tenue de parade (paquetage porté de fin 1807 à 1809)
Après la paix de Tilsit (8 juillet 1807), une grenade brodée en fil blanc remplace la croix blanche
au sommet du bonnet.
Après
l'abdication de Fontainebleau, le nouveau régime impose de remplacer
les aigles de la plaque du bonnet et de la giberne par les armes de
France, et ceux des boutons par une fleur de lys. Bien sûr, après le
retour de l'île d'Elbe, les grenadiers de l’ex-Corps royal surchargent
la plaque d'une cocarde tricolore.
Grenadier en Avril 1815 . Tenue de l'ex-Corps Royal au début des 100 jours
Cette
modification provisoire fut concrétisée par la distribution de
nouvelles plaques et boutons à aigle impérial, voire à Grenade, car les
réserves des magasins furent utilisées intégralement à l'entrée de la
campagne de 1815.
L'habit
de drap bleu impérial subit des transformations plus motivées par un
souci d'élégance que par des considérations purement utilitaires et
exagère ses formes. Les bords des revers deviennent de plus en plus
arrondis sur la poitrine, les grenades Aurore sur du drap blanc découpé
fleurissent sur les retroussis agrafés qui, de plus, raccourcissent et
rétrécissent. En 1808, des retroussis fictifs sont même cousus sur les
Basques.
Les
exigences de la discipline et de l'élégance militaire ne sont pas
incompatibles avec le juste souci de plaire au beau sexe du
Palais-Royal, au nourrisses des Tuileries, au boutiquières du faubourg
Saint-Antoine et aux belles bourgeoises de toutes les villes conquises !
Grenadier et Sergent-Major en tenue de sortie d'été (1805-1808) et Capitaine en tenue de société (1804-1814)
Toutefois,
après 1812, le pantalon bleu de 1805 enfilé par-dessus les guêtres et
le bonnet sans plumet ni cordon furent arborés même en tenue de sortie.
Tambours ( campagne de 1814 )
En
tenue de campagne ou de route les grenadiers parcourent l'Europe,
revêtus d'un surtout bleu impérial à 7 boutons de cuivre jaune, les
jambes protégées par un pantalon de drap blanc et bleu ou entièrement
blanc. Ce surtout, qui sera fermé par 9 boutons après 1807, les
devants étant descendus afin de couvrir l'abdomen, fut remplacé par un
deuxième habit, en 1809. Ce même surtout tenait lieu de tenue
d'exercice, comme nous le constatons sur certaines cartes ci-dessous.
Chef de Bataillon en surtout 1806 - 1807 | Grenadier en surtout campagnes de 1806 - 1807 | Grenadier en surtout 1806 |
Capitaine et Grenadier tenue d'exercices 1804 - 1809 | Tenue portée par la troupe à l'inspection des chefs de bat. (1806) | Grenadier en tenue de campagne 1806 |
Lorsque
les intempéries les y contraignaient, les grenadiers endossaient la
capote de drap bleu (délivrée par ordre du jour du 30 novembre 1804),
croisée et fermée par 2 rangées de 8 gros boutons, à collet droit et se
coiffaient du chapeau, le bonnet protégé par un étui en coutil rayé
bleu et blanc, porté sur le sac en peau de veau recouverte de son poil,
le plumet dans un étui en toile, fixé sur le fourreau du sabre.
Le
grenadier en tenue de route représenté sur la planche suivante, porte
quand à lui une capote à passepoil rouge aux parements et collet ornés
d'un petit revers rouge liseré de blanc, décoré d'un petit bouton de
chaque côté. Ces détails semblent avoir été ajoutés d'une façon
fantaisiste et momentanément, sans qu'il existe un texte officiel de
création.
Tenue de route ( campagne de 1807, d'après Boersch )
Les
grenadiers bravant la pluie en Allemagne, la mitraille à Ligny,
l'ennemi et le froid en Russie et en France ont touché, comme nous
l'avons remarqué plus haut, le large pantalon de drap bleu ou de toile
blanche, enfilé par-dessus les guêtres, et le bonnet dénudé du plumet
et du cordon, qui peut même être protégé par un étui de toile cirée.
(1) Capitaine à pied en tenue de route ( 1813 ) et Grenadiers à la bataille de Ligny ( Juin 1815 )
(3) Musicien et tambour ( Retraite de Russie - 1812 )
Grandes
étaient leur endurance et leur robustesse lorsque l'on sait que
l'équipement complet pesait 32 kilos et que les étapes journalières
pouvaient être énormes : 140 à 180 km furent souvent couverts en 36 ou
72 heures. Toutefois, il nous faut remarquer que par souci « d'amour
paternel » envers ses enfants préférés, l'empereur faisait mettre des
charrettes à la disposition de ses grenadiers pour leur transport,
tandis que la ligne effectuait toujours tous les déplacements à pied.
On connaît la remarque des « lignards » : « l'empereur se sert de nos
jambes plus que de nos baïonnettes pour faire la guerre ».
(4) Sergent en tenue de route ( campagnes de 1813 et 1814 )
Autant
la tenue de route ou de campagne servit de modèle jusqu'en 1914 autant
la tenue de parade rappelait les tenues élégantes de l'ancien régime :
le manteau est roulé sur le sac et maintenu par trois courroies de
buffle. Celle du milieu fait le tour du havresac, fixant l'original
étui de coutil bleu et blanc du chapeau que l'on ne portait qu’en tenue
de campagne. En campagne, d'ailleurs, la tenue de parade était
soigneusement rangée dans le sac, car elle n'était portée qu'au moment
des entrées solennelles dans les villes ennemies.
À
la belle saison les grenadiers, les sous-officiers et leurs officiers
ne manquaient pas d'arborer l'habit ou le surtout, la veste de basin,
le col blanc, la culotte de nankin, les bas de coton blanc et les
souliers à boucles d'argent.
Grenadier et Sergent-Major en tenue de sortie d'été (1805-1808) et Capitaine en tenue de société (1804-1814)
En
hiver, en tenue de sortie, les hommes portaient le pantalon collant
bleu, serré dans les bottes, ou le pantalon bleu recouvrant les guêtres
noires.
Sergent, Caporal et Grenadier en tenue de sortie d'hiver - 1805-1808
Le
grenadier de la gravure suivante, dans sa stricte tenue de campagne
d'été, arbore sur le bras gauche 2 chevrons d'ancienneté de 15 à 20 ans
de service. Un chevron représentait 10 ans de service, 3 plus de 20
ans. Il porte, à côté de sa main droite, sa gourde retenue par une
mince lanière de cuir passée sur l'épaule gauche.
Caporal en tenue de route (été) - 1809
La
coiffure de repos et de campement ou le bonnet de police de forme « à
la Dragonne », porté par le caporal et le grenadier de la planche
suivante, est en drap bleu. Une grenade aurore pend sur l’avant, un
large galon aurore entoure le turban, le passepoil et un autre gland
décorant la flamme sont également de couleurs aurore.
Caporal en tenue d'intérieur (hiver) et grenadier en tenue de corvée - 1805-1808
Dernière édition par [Grognard]_Liberalis le Lun 19 Jan 2009 - 16:28, édité 1 fois