Bonne reponse
+16
Zappa
[Grognard]_Cosak
l'Aigle
[Grognard]_Olaf
Gnome
Tontonus
[Grognard]_Bismark
[Grognard]_Argent
Lily
[Grognard]_Kettch
[Grognard]_Christ2burd
[Grognard]_Jean-Charles I
[Grognard]_Articho
JP
[Grognard]_Antoine
[Grognard]_Raistlin
20 participants
Quiz Napoléon
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°951
Re: Quiz Napoléon
Bonne reponse
Invité- Invité
- Message n°952
Re: Quiz Napoléon
Pour une fois, rendons hommage à la gent féminine qui avait aussi pris part dans les guerres napoléoniennes, tantôt soldat dans l'infanterie, tantôt comme vivandière, souvent pour ne pas quitter leurs maris.
Question: Quel était le surnom de la femme la plus illustre a avoir servi dans un régiment de la Grande Armée ?
Question: Quel était le surnom de la femme la plus illustre a avoir servi dans un régiment de la Grande Armée ?
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°953
Re: Quiz Napoléon
Comme d'habitude,aprés recherche il y en a plusieurs,comme "sans soucy" ou "la gueriére lilloise"......Mais la plus illustre est Thérèse Figueur, dite Sans-Gêne, veuve Sutter qui aux invalides fut la premiere femme a recevoir la legion d'honneur.
“Histoire de la dragonne Thérèse figueur”
Elle naquit à Talmay (Côte d'Or), le 17.01.1774, et est orpheline à 9 ans.Son oncle maternel l'emmène à Avignon. La Révolution éclate, elle est alors auneuse de drap. Après la proscription des Girondins, en 1793, Avignon se révolte contre la municipalité jacobine. Son oncle Joseph,royaliste, est chargé de commander une compagnie de canonniers. Thérèse, devenue une belle jeune fille de 18 ans, ne le quitte pas d'un pouce. L'oncle accepte que sa nièce s'habille en homme afin qu'elle puisse l'accompagner partout, même en campagne. Face au républicains du général Carteaux, les fédéralistes ne tiennent pas longtemps et Thérèse et son oncle sont faits prisonniers.
Emmenés en Avignon, ils sont présentés à Carteaux qui laisse le choix à Thérèse entre la guillotine ou s'enrôler pour la République. Elle accepte et obtient la vie sauve pour son oncle,elle gagne aussi son surnom de Sans-Gêne qui lui est attribuée par le général. Thérèse est incorporée aux Chasseurs Allobroges et se retrouve au siège deToulon où elle rencontrera un jeune capitaine du nom de Bonaparte.
Le 4.04.1794, après la prise de Toulon, Thérèse est incorporée au 15eme dragons et fait campagne à l'Armée des Pyrénées Orientales contre les Espagnols et est au siège de Figuières. Elle participe ensuite à la campagne d'Italie oùelleretrouve Bonaparte, mais comme général en chef cette fois mais faisant constamment partie desgarnisons, elle n'a pas l'occasion de s'illustrer sur les champs de bataille. En l'an VI (1798),elle est en Suisse. Cette même année 1798, son régiment embarque pour l'Egypte, mais elle est de ceux qui restent au dépôt de Marseille.
Début 1799, les dragons du 15e en dépôt à Marseille sont intégrés au 9eme dragons.
Au cours de la bataille de Savigliano (18.09.1799), elle est blessée et prisonnière. Passant pour une sorcière, elle va être brûlée….Miracle, grâce à l'archiduc Charles et au prince de Ligne elle échappe à la mort et est libérée. Elle se retrouve alors à Paris où Bonaparte vient de prendre les rênes du pouvoir. Ce dernier accueille avec joie, à St-Cloud, celle qu'il appelle le petit Sans-Gêne.
En 1805, elle est à la capitulation d'Ulm, puis à Austerlitz. L'année suivante, elle est à Iéna, et est blessée grivèvement en poursuivant les Prussiens, sur la route de Berlin, à la suite d'une chute de cheval. Elle doit revenir à Paris où, après un séjour à l'hôpital de la Charité, elle passe 18 mois hors de service dans une chambre louée rue de Bourgogne.
1810 : Sur sa demande, elle est attahée à un régiment de la Jeune Garde envoyé en Espagne. Elle est à Bayonne, Vittoiria et Burgos. Si elle sait se battre, elle sait aussi montrer de la compassion envers la populace, en lui donnant à manger et en soignant les malades et blessés, aussi le peuple espagnol l'a-t-il adopté. Son attitude lui sauve la vie :Fi nuikket 1812, aux alentours de Burgos, elle tombe entre les mains de la bande du guerillo Merino; reconnue, elle évite la mort et est envoyée, à la place, en Angleterre. Heureuse-ment, les pontons ne sont pas pour elle ; à la place, elle est assignée à résidence, dans le village de Bolderwood, chez un tailleur. ellereste,ainsi, prisonnière jusqu'en 1814. L'abdication de Napoléon la libère et elle retrouve la France.
1815 : Thérèse n'est pas à Waterloo,en revanche, elle fait le”coup de feu” à la barrière de Vaugirard.
Le 2.07.1818, elle se marie avec Clément Sutter, dragon rescapé de la campagne de Russie dont elle sera veuve 11ans plus tard.
Le 4.01.1861, à85 ans, elle décède à l'hospice des Petits-Ménages, inconsolable den'avoir pasreçu la Croix des mains de l'Empereur.
“Histoire de la dragonne Thérèse figueur”
Elle naquit à Talmay (Côte d'Or), le 17.01.1774, et est orpheline à 9 ans.Son oncle maternel l'emmène à Avignon. La Révolution éclate, elle est alors auneuse de drap. Après la proscription des Girondins, en 1793, Avignon se révolte contre la municipalité jacobine. Son oncle Joseph,royaliste, est chargé de commander une compagnie de canonniers. Thérèse, devenue une belle jeune fille de 18 ans, ne le quitte pas d'un pouce. L'oncle accepte que sa nièce s'habille en homme afin qu'elle puisse l'accompagner partout, même en campagne. Face au républicains du général Carteaux, les fédéralistes ne tiennent pas longtemps et Thérèse et son oncle sont faits prisonniers.
Emmenés en Avignon, ils sont présentés à Carteaux qui laisse le choix à Thérèse entre la guillotine ou s'enrôler pour la République. Elle accepte et obtient la vie sauve pour son oncle,elle gagne aussi son surnom de Sans-Gêne qui lui est attribuée par le général. Thérèse est incorporée aux Chasseurs Allobroges et se retrouve au siège deToulon où elle rencontrera un jeune capitaine du nom de Bonaparte.
Le 4.04.1794, après la prise de Toulon, Thérèse est incorporée au 15eme dragons et fait campagne à l'Armée des Pyrénées Orientales contre les Espagnols et est au siège de Figuières. Elle participe ensuite à la campagne d'Italie oùelleretrouve Bonaparte, mais comme général en chef cette fois mais faisant constamment partie desgarnisons, elle n'a pas l'occasion de s'illustrer sur les champs de bataille. En l'an VI (1798),elle est en Suisse. Cette même année 1798, son régiment embarque pour l'Egypte, mais elle est de ceux qui restent au dépôt de Marseille.
Début 1799, les dragons du 15e en dépôt à Marseille sont intégrés au 9eme dragons.
Au cours de la bataille de Savigliano (18.09.1799), elle est blessée et prisonnière. Passant pour une sorcière, elle va être brûlée….Miracle, grâce à l'archiduc Charles et au prince de Ligne elle échappe à la mort et est libérée. Elle se retrouve alors à Paris où Bonaparte vient de prendre les rênes du pouvoir. Ce dernier accueille avec joie, à St-Cloud, celle qu'il appelle le petit Sans-Gêne.
En 1805, elle est à la capitulation d'Ulm, puis à Austerlitz. L'année suivante, elle est à Iéna, et est blessée grivèvement en poursuivant les Prussiens, sur la route de Berlin, à la suite d'une chute de cheval. Elle doit revenir à Paris où, après un séjour à l'hôpital de la Charité, elle passe 18 mois hors de service dans une chambre louée rue de Bourgogne.
1810 : Sur sa demande, elle est attahée à un régiment de la Jeune Garde envoyé en Espagne. Elle est à Bayonne, Vittoiria et Burgos. Si elle sait se battre, elle sait aussi montrer de la compassion envers la populace, en lui donnant à manger et en soignant les malades et blessés, aussi le peuple espagnol l'a-t-il adopté. Son attitude lui sauve la vie :Fi nuikket 1812, aux alentours de Burgos, elle tombe entre les mains de la bande du guerillo Merino; reconnue, elle évite la mort et est envoyée, à la place, en Angleterre. Heureuse-ment, les pontons ne sont pas pour elle ; à la place, elle est assignée à résidence, dans le village de Bolderwood, chez un tailleur. ellereste,ainsi, prisonnière jusqu'en 1814. L'abdication de Napoléon la libère et elle retrouve la France.
1815 : Thérèse n'est pas à Waterloo,en revanche, elle fait le”coup de feu” à la barrière de Vaugirard.
Le 2.07.1818, elle se marie avec Clément Sutter, dragon rescapé de la campagne de Russie dont elle sera veuve 11ans plus tard.
Le 4.01.1861, à85 ans, elle décède à l'hospice des Petits-Ménages, inconsolable den'avoir pasreçu la Croix des mains de l'Empereur.
Dernière édition par [Grognard]_Antoine le Lun 21 Nov 2011 - 8:04, édité 2 fois
[Grognard]_Christ2burd- Général de division
- Nombre de messages : 4411
Age : 64
Localisation : Plage centrale d'Hossegor - France
Date d'inscription : 28/05/2007
- Message n°954
Re: Quiz Napoléon
La plus connue est sans doute la fameuse Marie Tête-de-Bois (c'est bien sûr un sobriquet) qui fera pas moins de 17 campagnes. Mariée en 1805 à un grenadier, elle en a eut un garçon. Tambour à l'âge de dix ans, ce gamin précoce recevra, cinq ans plus tard, un fusil d'honneur et à vingt ans un brevet de sous-lieutenant. Il mourra en 1814 sous les murs de Paris et sa mère, entre-temps devenue veuve, son mari ayant été tué à la bataille de Montmirail, sera blessée en allant chercher le cadavre de son fils. Guérie, on la retrouve en 1815, toujours cantinière, mais dans la Garde. Pour elle, comme pour l'Empire, la fin est proche : un biscayen troue le tonnelet qu'elle porte et lui perce le corps. Elle tombe, puis rampe vers le cadavre d'un soldat, pour s'en faire l'oreiller de son dernier somme.
Sources : Les femmes dans les Armées de Napoléon
Robert Ouvrard
Sources : Les femmes dans les Armées de Napoléon
Robert Ouvrard
[Grognard]_Christ2burd- Général de division
- Nombre de messages : 4411
Age : 64
Localisation : Plage centrale d'Hossegor - France
Date d'inscription : 28/05/2007
- Message n°955
Re: Quiz Napoléon
GGGGGGGrrrrrrrrrrrrrrrr... Encore second ! mais là je crois que j'ai bon
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°956
Re: Quiz Napoléon
[Grognard]_Christ2burd a écrit:GGGGGGGrrrrrrrrrrrrrrrr... Encore second ! mais là je crois que j'ai bon
Une cantiniére contre une dragonne?!...
Invité- Invité
- Message n°957
Re: Quiz Napoléon
Ni l'une, ni l'autre, Messieurs.
Indice: La diablesse que j'eus à l'esprit était plus belle que la dragonne bien-aimée d'Antoine, et plus féroce que la cantinière de Christ. Elle servit aussi dans la cavalerie.
Repartez à la pêche aux "moules" les ïeuves
Indice: La diablesse que j'eus à l'esprit était plus belle que la dragonne bien-aimée d'Antoine, et plus féroce que la cantinière de Christ. Elle servit aussi dans la cavalerie.
Repartez à la pêche aux "moules" les ïeuves
Dernière édition par [Grognard]_Liberalis le Lun 21 Nov 2011 - 14:12, édité 1 fois
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°958
Re: Quiz Napoléon
Donc il faudra revoir la notion de "le plus prestigieuse"
[Grognard]_Cosak- Général de division
- Nombre de messages : 5510
Date d'inscription : 25/06/2011
- Message n°959
Re: Quiz Napoléon
D'accord avec Antoine... La première femme décorée de la Légion d'Honneur aux Invalides me semble parée du titre de "la plus prestigieuse".
Après, le "prestige" c'est une affaire de point de vue, certains ne voient aucun prestige à la chose militaire...
Après, le "prestige" c'est une affaire de point de vue, certains ne voient aucun prestige à la chose militaire...
Invité- Invité
- Message n°960
Re: Quiz Napoléon
Je persiste et signe, que la mienne, de femme, est meilleure que les vôtres et plus prestigieuse !
Indice: elle perd une jambe à Waterloo. (si mes souvenirs sont bons)
Indice: elle perd une jambe à Waterloo. (si mes souvenirs sont bons)
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°961
Re: Quiz Napoléon
Madame Poncet, née en 1773, suit son mari au 6° Hussard, se distingue à Eylau, est blessée à Friedland. De nouveau blessée à Waterloo, elle est amputée d'une jambe. Prisonnière des Anglais, elle rentre en France en 1830.
*erreur sur la premiere legion d'honneur:Catherine Balland : cantinière au 95° de Ligne, se distingue à la bataille de Chiclana (Espagne) le 5 mai 1811, distribuant de l'alcool sous le feu. Elle reçoit la Légion d'Honneur en 1813.
*erreur sur la premiere legion d'honneur:Catherine Balland : cantinière au 95° de Ligne, se distingue à la bataille de Chiclana (Espagne) le 5 mai 1811, distribuant de l'alcool sous le feu. Elle reçoit la Légion d'Honneur en 1813.
Invité- Invité
- Message n°962
Re: Quiz Napoléon
[Grognard]_Liberalis a écrit:
Question: Quel était le surnom de la femme la plus illustre a avoir servi dans un régiment de la Grande Armée ?
Tu brules Anto.
[Grognard]_Cosak- Général de division
- Nombre de messages : 5510
Date d'inscription : 25/06/2011
- Message n°963
Re: Quiz Napoléon
Breton-Double ?
Invité- Invité
- Message n°964
Re: Quiz Napoléon
Bonne réponse.
Nous étions à la fin de 1806 ; par une belle matinée d’automne, Napoléon passait dans le Champ-de-Mars une grande revue de ses troupes chargées des lauriers de l’Egypte, de l’Allemagne et de l’Italie : il se plaisait à parcourir les rangs serrés de ces braves dont il était accoutumé à partager les fatigues et les dangers sur les champs de bataille.
La foule garnissait les avenues et les tertres ; on se pressait pour mieux contempler les traits de l’empereur, dont la gloire et le renom remplissaient déjà le monde. L’enthousiasme qui éclatait de toutes parts était un glorieux présage des grandes destinées qu’il devait remplir. Mais alors ! ! !…
Il avait déjà passé devant le front de plusieurs régiments, lorsqu’il arriva au 6e hussards, si remarquable par sa belle tenue. Son œil d’aigle eut bientôt aperçu un hussard volontaire qui caracolait hors des rangs ; il s’écria aussitôt :
« Pourquoi ce hussard n’est-il pas à son poste ? Monsieur, dit-il au colonel, comment se fait-il que, dans un régiment que je me plais à citer comme modèle, je sois témoin d’une pareille infraction à la discipline ? Que cet homme soit mis pour huit jours aux arrêts.
– Sire, reprit le colonel, permettez-moi d’en appeler à vous-même d’un jugement si sévère et de solliciter la grâce de mon volontaire ; vous ne me la refuserez pas quand vous l’aurez interrogé.
– Eh bien ! soit, dit l’empereur ; qu’il vienne ! »
Le hussard au galop l’eut bientôt rejoint, et il s’établit entr’eux le dialogue suivant :
« Ton nom ?
– Mon empereur, mon nom est Ducond-Laborde : le régiment m’appelle Breton-Double.
– Pourquoi as-tu quitté les rangs ?
– Je n’y suis jamais entré ; j’ai toujours suivi le régiment comme volontaire, ne voulant en faire partie que quand votre majesté m’en aura trouvé digne.
– Depuis quand es-tu attaché au régiment ?
– Depuis huit ans.
– Qui t’a engagé à prendre du service ?
– L’amour de mon pays et de mon mari dont je n’ai jamais voulu me séparer.
– Quoi ! vous êtes une femme ?
– Oui, sire, et vous n’aurez jamais dans le régiment de bras plus dévoué que le mien.
– Quel est le nom de votre mari ?
– Poncet, maréchal-des-logis chef.
– Quel est votre pays ?
– Angoulême.
– Votre âge ?
– Trente-trois ans.
– Avez-vous des enfants ?
– Oui, Sire, un garçon.
– Que fait-il ?
– Trompette au 2e dragons.
– C’est bien. Connaissez-vous la manœuvre ?
– Oui, sire, et le maniement du sabre aussi.
[7.1]– Je suis curieux de le voir, dit l’empereur, qui écoutait Breton-Double avec un intérêt toujours croissant. Colonel, faites avancer un peloton, et que ce brave Breton-Double entre dans les rangs. »
Le colonel commanda les évolutions, qui furent exécutées par Breton-Double avec une précision et une ardeur qui enchantèrent l’empereur, surpris de voir une femme manœuvrer un cheval avec une pareille vigueur et l’assurance d’un soldat de dix campagnes.
« C’est assez, dit-il, je suis content, Breton-Double, je te fais maréchal-des-logis d’ordonnance : voila pour tes galons. » En même temps il lui met un Napoléon dans la main, donnant l’ordre qu’il lui en fût compté vingt-cinq.
« Va rejoindre ton escadron, nous nous reverrons. »
Breton-Double enchantée, alla prendre la place que lui assignait son nouveau grade, après avoir remercié l’empereur, au milieu des félicitations, des vivats des nombreux témoins de cette scène.
Le 6e hussards partit pour rejoindre le corps d’armée qui entrait en Prusse, et la bataille d’Eylau fournit bientôt à Breton-Double l’occasion de se distinguer. L’affaire était déjà engagée depuis plus de deux heures ; Breton-Double, qui avait été détachée sur l’aile droite pour porter un ordre, revenait à son poste, lorsqu’elle trouva un peloton enveloppé par un gros de cavaliers russes ; ne consultant que son courage, elle s’élance le sabre à la main sur l’ennemi, tue le capitaine, dégage nos soldats, et revient au quartier-général rapportant l’écharpe de l’officier qu’elle vient de frapper.
Instruit de cette action d’éclat, l’empereur la fit récompenser par une médaille d’or que Breton-Double conserve avec un religieux respect.
À cette époque mémorable où nos troupes marchaient victorieuses de capitale en capitale, les braves avaient souvent l’occasion de se distinguer, et la bataille de Friedland en devint une nouvelle fort brillante pour Breton-Double.
A peine au commencement de la journée, elle reçut une balle sur la hanche, qui lui laboura la cuisse droite. Loin d’en être arrêtée, elle ne se jette dans la mêlée qu’avec plus d’ardeur, et déjà plusieurs ennemis avaient payé de leur vie les douleurs qu’elle ressentait, lorsqu’une autre balle vint la frapper sous l’aisselle droite. Malgré cette nouvelle blessure, elle ne quitte point le cheval, et au lieu d’aller à l’ambulance comme on le lui dit, elle prend sa cravate, bande sa plaie pour en étancher le sang, met son bras en écharpe et après avoir passé la bride de son cheval autour de son cou, change son sabre de côté, et le prenant de la main gauche, elle s’élance comme une hyène furieuse, se fraie un passage, et après avoir porté la mort dans les rangs, s’empare de six Prussiens qu’elle fait prisonniers et qu’elle amène à l’empereur. Napoléon reconnaissant Breton-Double, fut touché de tant de dévouement et de bravoure, qu’il détacha sa croix d’honneur et la lui pinça sur la poitrine en donnant l’ordre de la conduire à l’ambulance pour y faire panser les blessures dont elle était couverte.
Depuis lors jusqu’en 1815, Breton-Double ne quitta point son régiment, et elle rendit à l’armée de grands services, soit comme soldat courageux, soit en qualité d’ordonnance, en pénétrant dans les lignes ennemies sous les vêtements de son sexe, tantôt comme vivandière, tantôt comme paysanne ; ses rapports fidèles ont plus d’une fois aidé le génie du grand capitaine.
C’est à Waterloo,
De vaillance et de deuil souvenir douloureux,
[7.2]que Breton-Double paya son dernier tribut à la France qu’elle servait depuis dix-sept ans ; elle eut la jambe gauche fracassée par un boulet, et Poncet, son mari, devenu capitaine, plus heureux qu’elle, est mort à ses côtés, rêvant que l’Aigle était encore vainqueur.
Amputée sur le champ de bataille, Breton-Double devint pour les ennemis qui la recueillirent un objet d’admiration et de respect. Le colonel Barown du royal Irlandais, régiment du duc de Kent, la conduisit à Dublin où elle subit une seconde amputation au-dessus du genou.
Elle passa six ans en Angleterre, partout honorée et fêtée, et ne revint en France qu’après la mort de Louis XVIII, munie des certificats du consul de France à Dublin et de l’ambassadeur français à Londres.
Sa longue absence après le désastre de Waterloo avait fait présumer sa mort, et cette femme, si digne de l’ordre de la Légion-d’Honneur, en avait été éliminée comme morte à Mont-Saint-Jean.
Toutes les démarches pour obtenir sa réintégration furent infructueuses, malgré le généreux appui de l’ambassadeur anglais.
Une victime de Waterloo ne devait pas ressusciter alors !
Au lieu de la réintégrer sur les contrôles, on lui fit obtenir une pension de 250 fr. que Charles X lui paya sur sa cassette.
Les généraux Foy et Lamarque, sous les ordres desquels elle avait servi, et l’ancien curé d’Auteuil, auquel elle avait été recommandée, lui adressèrent de fréquents secours ; ils ne sont plus, et la révolution de juillet, qui devait réparer tant d’infortunes, a accru celle de Breton-Double en la privant de la seule ressource qu’elle recevait de la main du roi déchu.
Mais des droits si légitimes ne pouvaient pas être méconnus, et la veuve Poncet vient d’être informée qu’au ministère de la guerre et à la Légion-d’Honneur, on s’occupait de satisfaire à ses réclamations, en liquidant l’arriéré de sa croix, et en lui accordant une pension comme veuve de capitaine, et sa retraite comme ancien maréchal-des-logis amputé.
Espérons que les lenteurs bureaucratiques seront stimulées par cette glorieuse misère.
En attendant, son corps mutilé, couvert de haillons, repose sur un grabat dans la boutique du serrurier de Grenelle.
« Si j’ai la fortune basse, j’ai le cœur haut. » Ces mots, qu’elle répète souvent, peignent le caractère de cette femme peut-être unique.
Si vous venez quelquefois visiter le gymnase de M. Amoros, franchissez la barrière qui est voisine, et faites deux cents pas dans la rue de Grenelle, qui lui fait-face, vous verrez, à gauche, dans un champ creux, une baraque en planches mal jointes : un serrurier l’habite ; son enseigne l’indique : Ci-gît…, serrurier de Grenelle, et les poules, les pigeons, les chèvres, les chiens et les lapins, que vous verrez pêle-mêle dans l’habitation et ses dépendances, vous annonceront que l’honnête artisan (reste aussi mutilé de nos anciennes armées), se méfiant du produit de son enclume, y a joint une autre industrie : mais ce que le hasard, ou la commère du voisinage, pourra seul vous apprendre, c’est que l’un des coins de cette misérable cahute est l’asile de Breton-Double, femme qui fit pour son pays plus que maint pair de France.
Si vous rencontrez une femme couverte de haillons, traînant péniblement, sur des béquilles, un corps abîmé de [8.1]douleurs et de blessures : c’est elle ; saluez-la : sa misère commande le respect.
Son fils, devenu maréchal-des-logis-chef dans le 2e de dragons, et décoré de la croix-d’honneur, a suivi l’empereur à l’île d’Elbe, et depuis lors elle n’en a plus eu de nouvelles.
Bien des souscriptions furent offertes à des infortunes moins grandes et moins glorieuses.
[Grognard]_Cosak- Général de division
- Nombre de messages : 5510
Date d'inscription : 25/06/2011
- Message n°965
Re: Quiz Napoléon
Dilemme : si on parle de mérite, Poncet est la bonne réponse (et j'ai gagné). Par contre au niveau du prestige, je continue à penser que c'est la dragonne et sa Légion d'Honneur aux Invalides (le must) qui est au-dessus. Dans ce cas c'est Antoine qui a la bonne réponse.
Invité- Invité
- Message n°966
Re: Quiz Napoléon
J'ai oublié la source: http://books.google.com/books?id=RgkVAAAAIAAJ&pg=PA271&lpg=PA271&dq=breton+double+l%C3%A9gion+d%27honneur&source=bl&ots=PqQE0Tkcbd&sig=FikVBTQHFiAHNrILfh53BbVyUM4&hl=fr&ei=8JnKTujsMcKk4ATs4cVN&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCEQ6AEwAA#v=onepage&q=breton%20double%20l%C3%A9gion%20d%27honneur&f=false
Théoriquement, elle reçut la croix d'honneur des mains de l'Empereur lui même à la bataille de Friedland. Donc, même prestige que les autres.
Théoriquement, elle reçut la croix d'honneur des mains de l'Empereur lui même à la bataille de Friedland. Donc, même prestige que les autres.
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°967
Re: Quiz Napoléon
Super,vous n'aviez qu'a taper surnom de mme Poncet
[Grognard]_Cosak- Général de division
- Nombre de messages : 5510
Date d'inscription : 25/06/2011
- Message n°968
Re: Quiz Napoléon
Ca a été un peu plus dur à trouver (dans un bouquin), je n'ai même pas essayé sur Google (c'est bête, je sais). J'avais trouvé la Poncet bien avant, mais trop de réponses possibles...
J'attribue ma réponse à Antoine...
J'attribue ma réponse à Antoine...
[Grognard]_Christ2burd- Général de division
- Nombre de messages : 4411
Age : 64
Localisation : Plage centrale d'Hossegor - France
Date d'inscription : 28/05/2007
- Message n°970
Re: Quiz Napoléon
2012...
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°971
Re: Quiz Napoléon
Un homme au destin trés particulier a participé a la guerre de crimée en 1857.....qui est t'il?
[Grognard]_Christ2burd- Général de division
- Nombre de messages : 4411
Age : 64
Localisation : Plage centrale d'Hossegor - France
Date d'inscription : 28/05/2007
- Message n°973
Re: Quiz Napoléon
[Grognard]_Christ2burd a écrit:2012...
Le bougre, il m'a fait mentir
[Grognard]_Antoine- Général de division
- Nombre de messages : 2945
Age : 49
Localisation : stade de Gerland
Date d'inscription : 02/02/2009
- Message n°974
Re: Quiz Napoléon
[Grognard]_Liberalis a écrit:Tolstoï.
[Grognard]_Christ2burd- Général de division
- Nombre de messages : 4411
Age : 64
Localisation : Plage centrale d'Hossegor - France
Date d'inscription : 28/05/2007
- Message n°975
Re: Quiz Napoléon
Albert de Saxe-Cobourg et Gotha