Prise de Moscou
L'occupation de Moscou par l'armée de Napoléon Ier commence le 14 septembre 1812 et se termine le 23 octobre 1812
L'entrée dans la ville
À 2 heures de l'après-midi, Napoléon, avec sa garde et le 1er corps, fait son entrée dans l’ancienne capitale de la Moscovie. La ville est déserte. Son gouverneur, Fédor Rostoptchine, l'a vidée de toute provision.
Le lendemain, l'Empereur s’installe au Kremlin, le palais des tsars situé au milieu de la ville. Le maréchal Mortier
est nommé gouverneur, avec ordre d’empêcher le pillage par tous les
moyens. Des secours sont donnés aux blessés russes qui encombrent les
hôpitaux, ainsi qu’aux Moscovites qui n’ont pas voulu suivre l’armée de
Koutouzov.
Ayant pris ce qu'il considère comme une capitale1, en se basant sur les règles de la guerre, Napoléon pense que le tsar Alexandre Ier lui offrira sa capitulation sur le Mont Poklonnaïa. Un armistice
est accordé aux Russes et Napoléon, fort de son triomphe, propose la
paix à Alexandre. Il ne reçoit que des réponses évasives laissant
vaguement espérer un arrangement, mais qui arrangent les deux parties.
Les Français ont ainsi le temps de reprendre des forces, les Russes
attendent les grands froids qui obligeront les Français à évacuer la
Russie.
Avant l’ordre d’évacuation, Moscou comptait environ 270 000
habitants. La plupart évacuèrent la ville et les restants se chargèrent
de brûler ou de dérober les derniers stocks de nourriture pour en priver
les Français. Quand Napoléon entra dans le Kremlin, il restait le tiers
de la population dont la plupart était des commerçants étrangers, des
serviteurs ou des personnes incapables ou ne voulant pas fuir. Ceux-ci
se tinrent à l’écart des troupes, y compris la nombreuse communauté
française présente.
L'incendie
Du 14 au 18 septembre du calendrier grégorien (2 au 6 septembre du calendrier julien),
des feux commencent à Moscou, et ravagent la ville, essentiellement
construite en bois, privant les Français d'abris. À un signal donné, le
feu éclate dans mille endroits à la fois. C’est en vain que les Français
tentent d'éteindre l’incendie : le ravage des flammes ne s’arrête que
dans la soirée du 20 septembre, lorsque près de 7 000 maisons en bois et
4 000 maisons de pierres, les neuf dixièmes de la ville, sont en
cendres. 20 000 malades ou blessés sont victimes de ce désastre.
La retraite
Occupant une ville en ruines, sans avoir reçu la capitulation russe,
face à une manœuvre russe le poussant à quitter Moscou, Napoléon entame
sa longue retraite le 18 octobre.
Mortier a ordre d’abandonner le Kremlin le 23, après l’avoir détruit,
et de ne laisser en arrière ni blessés, ni malades. Dans sa marche
rétrograde, la Grande Armée est constamment harcelée par l’ennemi.
Napoléon estima plus tard que son erreur avait été de ne pas quitter
Moscou deux semaines plus tôt et de surprendre l'armée de Koutouzov qui
campait à proximité, à Tarutino.
Même si cela n'aurait pas suffit à vaincre immédiatement la Russie,
celle-ci aurait été ensuite incapable d'affronter les Français.
Napoléon bat en retraite devant le Kremlin en flamme
L'étendue du désastre
carte de 1817, la zone ravagée par l'incendie est marquée en noir
Katayeva estime les pertes au 3/4 des bâtiments de la ville :
On estime à 2 000 le nombre de soldats russes blessés qui ont péri dans les incendies. L'université d'État de Moscou,
la bibliothèque Buturlin, les théâtres Petrovsky et Arbatsky ont été
complètement détruits ; de nombreuses œuvres d'art, notamment l'original
de Le dit de la campagne d'Igor, ont disparu à jamais. L'orphelinat de Moscou près de Kitai-Gorod,
converti en hôpital, a été sauvé par la police locale. La population de
Moscou estimée en 1811 à 270 000 âmes, est d'environ 215 000 résidents
après la guerre, elle passe à 349 000 en 1840.
Les cartes établies par les autorités russes après la guerre
(notamment des cartes militaires de 1817 réimprimées pour le public en
1831) montrent que la majorité du territoire de Moscou a été détruit
dans l'incendie, à l'exception notable du Kremlin de Moscou, l'orphelinat, le quartier nord de Bely Gorod de la rue Tverskaya à la rue rue Pokrovka, les étangs du patriarche à l'ouest, ainsi que des établissements de la banlieue.
Ces cartes qui exagèrent probablement le désastre, montrent certains
quartiers comme s'ils étaient détruits. Par exemple, la rue Bolshaya Nikitskaya
à l'ouest du boulevard périphérique conserve nombre de ses demeures
intactes; les troupes occupantes défendent leurs propres logements ainsi
que le théâtre français et la colonie française de Kouznetsky Most. Les Français tentèrent même de sauver le palais Batashov2,
occupé par Murat, mais après deux jours de lutte acharnée, celui-ci a
été détruit dans l'incendie de l'arrondissement de Taganka.
Contrairement aux déclarations du général de Marbot
qui prétendait que l'incendie de Moscou était la principale cause de
l'échec de la campagne de 1812, la destruction de Moscou n'était pas si
totale, pour qu'il ne reste pas suffisamment de maisons, de palais,
d'églises ou de casernes pour accueillir l'ensemble de l'armée. De plus,
de nombreuses unités étaient stationnées en dehors de la ville, dans
des régions éloignées comme les banlieues Ostankino (cavalerie légère)
ou Khimki (corps d'italien), d'autres ont été envoyées au sud pour faire
barrage aux mouvements des Russes.
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_Moscou
Occupation de Moscou | |
14 septembre 1812 | |
Moscou | |
capitulation de Moscou | |
Belligérants | |
Empire français | Empire russe |
Commandants | |
Napoléon Ier | Alexandre Ier et Mikhaïl Koutouzov |
Sixième coalition | |
Batailles | |
Campagne de Russie (1812) Mir — Moguilev — Ostrovno — Kliastitsy — Smolensk — 1re Polotsk — Valutino — Moskova — Moscou — Winkowo — Maloyaroslavets — 2e Polotsk — Czaśniki — Viazma — Smoliani — Krasnoi — Bérézina | |
[color=#555] |
À 2 heures de l'après-midi, Napoléon, avec sa garde et le 1er corps, fait son entrée dans l’ancienne capitale de la Moscovie. La ville est déserte. Son gouverneur, Fédor Rostoptchine, l'a vidée de toute provision.
Le lendemain, l'Empereur s’installe au Kremlin, le palais des tsars situé au milieu de la ville. Le maréchal Mortier
est nommé gouverneur, avec ordre d’empêcher le pillage par tous les
moyens. Des secours sont donnés aux blessés russes qui encombrent les
hôpitaux, ainsi qu’aux Moscovites qui n’ont pas voulu suivre l’armée de
Koutouzov.
Ayant pris ce qu'il considère comme une capitale1, en se basant sur les règles de la guerre, Napoléon pense que le tsar Alexandre Ier lui offrira sa capitulation sur le Mont Poklonnaïa. Un armistice
est accordé aux Russes et Napoléon, fort de son triomphe, propose la
paix à Alexandre. Il ne reçoit que des réponses évasives laissant
vaguement espérer un arrangement, mais qui arrangent les deux parties.
Les Français ont ainsi le temps de reprendre des forces, les Russes
attendent les grands froids qui obligeront les Français à évacuer la
Russie.
Avant l’ordre d’évacuation, Moscou comptait environ 270 000
habitants. La plupart évacuèrent la ville et les restants se chargèrent
de brûler ou de dérober les derniers stocks de nourriture pour en priver
les Français. Quand Napoléon entra dans le Kremlin, il restait le tiers
de la population dont la plupart était des commerçants étrangers, des
serviteurs ou des personnes incapables ou ne voulant pas fuir. Ceux-ci
se tinrent à l’écart des troupes, y compris la nombreuse communauté
française présente.
L'incendie
Du 14 au 18 septembre du calendrier grégorien (2 au 6 septembre du calendrier julien),
des feux commencent à Moscou, et ravagent la ville, essentiellement
construite en bois, privant les Français d'abris. À un signal donné, le
feu éclate dans mille endroits à la fois. C’est en vain que les Français
tentent d'éteindre l’incendie : le ravage des flammes ne s’arrête que
dans la soirée du 20 septembre, lorsque près de 7 000 maisons en bois et
4 000 maisons de pierres, les neuf dixièmes de la ville, sont en
cendres. 20 000 malades ou blessés sont victimes de ce désastre.
La retraite
Occupant une ville en ruines, sans avoir reçu la capitulation russe,
face à une manœuvre russe le poussant à quitter Moscou, Napoléon entame
sa longue retraite le 18 octobre.
Mortier a ordre d’abandonner le Kremlin le 23, après l’avoir détruit,
et de ne laisser en arrière ni blessés, ni malades. Dans sa marche
rétrograde, la Grande Armée est constamment harcelée par l’ennemi.
Napoléon estima plus tard que son erreur avait été de ne pas quitter
Moscou deux semaines plus tôt et de surprendre l'armée de Koutouzov qui
campait à proximité, à Tarutino.
Même si cela n'aurait pas suffit à vaincre immédiatement la Russie,
celle-ci aurait été ensuite incapable d'affronter les Français.
Napoléon bat en retraite devant le Kremlin en flamme
L'étendue du désastre
carte de 1817, la zone ravagée par l'incendie est marquée en noir
Katayeva estime les pertes au 3/4 des bâtiments de la ville :
- 6 496 des 9 151 maisons de particulier (dont 6 584 en bois et 2 567 en briques)
- 8 251 commerces et entrepôts (dont la plus grande partie de Kitai-Gorod et du quartier d'affaires de Zamoskvorechye)
- 122 des 329 églises
On estime à 2 000 le nombre de soldats russes blessés qui ont péri dans les incendies. L'université d'État de Moscou,
la bibliothèque Buturlin, les théâtres Petrovsky et Arbatsky ont été
complètement détruits ; de nombreuses œuvres d'art, notamment l'original
de Le dit de la campagne d'Igor, ont disparu à jamais. L'orphelinat de Moscou près de Kitai-Gorod,
converti en hôpital, a été sauvé par la police locale. La population de
Moscou estimée en 1811 à 270 000 âmes, est d'environ 215 000 résidents
après la guerre, elle passe à 349 000 en 1840.
Les cartes établies par les autorités russes après la guerre
(notamment des cartes militaires de 1817 réimprimées pour le public en
1831) montrent que la majorité du territoire de Moscou a été détruit
dans l'incendie, à l'exception notable du Kremlin de Moscou, l'orphelinat, le quartier nord de Bely Gorod de la rue Tverskaya à la rue rue Pokrovka, les étangs du patriarche à l'ouest, ainsi que des établissements de la banlieue.
Ces cartes qui exagèrent probablement le désastre, montrent certains
quartiers comme s'ils étaient détruits. Par exemple, la rue Bolshaya Nikitskaya
à l'ouest du boulevard périphérique conserve nombre de ses demeures
intactes; les troupes occupantes défendent leurs propres logements ainsi
que le théâtre français et la colonie française de Kouznetsky Most. Les Français tentèrent même de sauver le palais Batashov2,
occupé par Murat, mais après deux jours de lutte acharnée, celui-ci a
été détruit dans l'incendie de l'arrondissement de Taganka.
Contrairement aux déclarations du général de Marbot
qui prétendait que l'incendie de Moscou était la principale cause de
l'échec de la campagne de 1812, la destruction de Moscou n'était pas si
totale, pour qu'il ne reste pas suffisamment de maisons, de palais,
d'églises ou de casernes pour accueillir l'ensemble de l'armée. De plus,
de nombreuses unités étaient stationnées en dehors de la ville, dans
des régions éloignées comme les banlieues Ostankino (cavalerie légère)
ou Khimki (corps d'italien), d'autres ont été envoyées au sud pour faire
barrage aux mouvements des Russes.
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_Moscou