Tracée sur les pas de cette épopée qui a ramené Napoléon sur le trône impérial, la Route Napoléon a, d’abord, une vocation touristique. De Grasse, capitale de la parfumerie, à Grenoble, elle s’étend sur 273 km à travers les Alpes et des paysages éblouissants.
Parmi les lieux traversés, la petite ville de Castellane, construite au pied d’une falaise de 180 mètres avec, au sommet, une construction unique, la chapelle Notre-Dame du Roc, se trouve à l’entrée des gorges du Verdon.
Plus loin, il y a Sisteron, flanquée au creux d’une vallée étroite, sur la Durance. D’un côté, le rocher de la Baume, splendeur de la nature. De l’autre, une citadelle et ses canons, à 74 mètres de hauteur. Napoléon redoutait ce goulot. Si les canons du Roi n’ont pas tiré, c’est parce qu’il n’y avait plus de poudre dans les réserves.
Randonnées à pied ou à cheval
Le slogan des dépliants touristiques : "Ils l’ont faite à pied, faites-la en voiture", dirige évidemment vers des routes magnifiques qui n’existaient pas en 1815. Eux, ils ont pris des sentiers dans les montagnes. Et à certains endroits de cette Route Napoléon, il arrive que des associations proposent des randonnées, à pied ou à cheval, sur les lieux plus précis traversés par la troupe de 1100 fidèles.
Cela dit, le souvenir de l’épopée égrène tout le parcours au long de cette Route. Dès les hauteurs de Grasse, le Chêne de l’Empereur. Il s’est reposé sous cet arbre, y a mangé un poulet rôti et c’est ici qu’il a abandonné les quatre canons amenés de l’île d’Elbe.
Plus loin, à Saint-Vallier-du-Thiey, il est impossible de rater ce restaurant énorme : le Relais impérial et sa fresque napoléonienne géante sur le mur extérieur. Lorsqu’il acquit ce restaurant, M. Pasquier fit d’heureuses découvertes dans les caves : "D’autenthiques coiffes d’officiers et des chapeaux de soldats. Ils décorent aujourd’hui le bar de mon établissement."
Le 2 mars au soir, l’Empereur a dormi à la bastide de Brondet, dans le village de Séranon. Ce n’est plus aujourd’hui qu’une ruine qu’on aperçoit de la route principale. Lorsqu’il s’installait ainsi chez des particuliers, Napoléon ne leur prenait pas leur lit mais se contentait d’un fauteuil.
Celui-ci a été conservé par Mme Rebuffel qui vit maintenant à Grasse et qui est l’arrière-petite-fille du villageois qui avait accueilli l’Empereur : "Ce fauteuil n’a rien d’extraordinaire. C’est même plutôt une chaise rembourrée comme cela se faisait à l’époque. Mais c’est vrai qu’il a deux siècles d’âge et que l’Empereur s’est assoupi dessus."
Canard aux olives
Le 5 mars à Volonne, Napoléon a mangé du canard aux olives à l’auberge du Poisson d’Or. L’auberge n’existe certes plus mais un vieil habitant, Olivier Tissot, a conservé son enseigne. Cet homme est aussi l’auteur d’une fresque sympathique qui décore tout un mur, sous le préau de l’ancien lavoir. Malheureusement, des vandales sont passés par là et ont décapité l’Empereur, son cheval et trois tambours qui le précédaient.
A un kilomètre de Volonne, sur une grosse maison isolée dans les campagnes, se trouve la plus suprenante des plaques commémoratives. En langue provençale : "Eishi Lou 5 de Mars 1815, Napoléon 1é P.P." Et, à côté, la traduction et le décodage :
"Ici, le 5 mars 1815, Napoléon Ier passa et… pissa."
A 25 km de Grenoble, la Route Napoléon s’achève à Laffrey, dans la Prairie de la Rencontre. Où 5 000 soldats lui faisaient obstacle. Il s’est avancé seul : "Je suis votre Empereur ! Soldats, reconnaissez-moi !" Le capitaine hurla "Feu". Le cri unanime qui suivit, "Vive l’Empereur !", a changé la face de l’Histoire.
source: Lalibre.be - Eddy Przybylski Publié le lundi 18 mai 2015 à 17h23 - Mis à jour le mardi 19 mai 2015 à 12h18
Parmi les lieux traversés, la petite ville de Castellane, construite au pied d’une falaise de 180 mètres avec, au sommet, une construction unique, la chapelle Notre-Dame du Roc, se trouve à l’entrée des gorges du Verdon.
Plus loin, il y a Sisteron, flanquée au creux d’une vallée étroite, sur la Durance. D’un côté, le rocher de la Baume, splendeur de la nature. De l’autre, une citadelle et ses canons, à 74 mètres de hauteur. Napoléon redoutait ce goulot. Si les canons du Roi n’ont pas tiré, c’est parce qu’il n’y avait plus de poudre dans les réserves.
Randonnées à pied ou à cheval
Le slogan des dépliants touristiques : "Ils l’ont faite à pied, faites-la en voiture", dirige évidemment vers des routes magnifiques qui n’existaient pas en 1815. Eux, ils ont pris des sentiers dans les montagnes. Et à certains endroits de cette Route Napoléon, il arrive que des associations proposent des randonnées, à pied ou à cheval, sur les lieux plus précis traversés par la troupe de 1100 fidèles.
Cela dit, le souvenir de l’épopée égrène tout le parcours au long de cette Route. Dès les hauteurs de Grasse, le Chêne de l’Empereur. Il s’est reposé sous cet arbre, y a mangé un poulet rôti et c’est ici qu’il a abandonné les quatre canons amenés de l’île d’Elbe.
Plus loin, à Saint-Vallier-du-Thiey, il est impossible de rater ce restaurant énorme : le Relais impérial et sa fresque napoléonienne géante sur le mur extérieur. Lorsqu’il acquit ce restaurant, M. Pasquier fit d’heureuses découvertes dans les caves : "D’autenthiques coiffes d’officiers et des chapeaux de soldats. Ils décorent aujourd’hui le bar de mon établissement."
Le 2 mars au soir, l’Empereur a dormi à la bastide de Brondet, dans le village de Séranon. Ce n’est plus aujourd’hui qu’une ruine qu’on aperçoit de la route principale. Lorsqu’il s’installait ainsi chez des particuliers, Napoléon ne leur prenait pas leur lit mais se contentait d’un fauteuil.
Celui-ci a été conservé par Mme Rebuffel qui vit maintenant à Grasse et qui est l’arrière-petite-fille du villageois qui avait accueilli l’Empereur : "Ce fauteuil n’a rien d’extraordinaire. C’est même plutôt une chaise rembourrée comme cela se faisait à l’époque. Mais c’est vrai qu’il a deux siècles d’âge et que l’Empereur s’est assoupi dessus."
Canard aux olives
Le 5 mars à Volonne, Napoléon a mangé du canard aux olives à l’auberge du Poisson d’Or. L’auberge n’existe certes plus mais un vieil habitant, Olivier Tissot, a conservé son enseigne. Cet homme est aussi l’auteur d’une fresque sympathique qui décore tout un mur, sous le préau de l’ancien lavoir. Malheureusement, des vandales sont passés par là et ont décapité l’Empereur, son cheval et trois tambours qui le précédaient.
A un kilomètre de Volonne, sur une grosse maison isolée dans les campagnes, se trouve la plus suprenante des plaques commémoratives. En langue provençale : "Eishi Lou 5 de Mars 1815, Napoléon 1é P.P." Et, à côté, la traduction et le décodage :
"Ici, le 5 mars 1815, Napoléon Ier passa et… pissa."
A 25 km de Grenoble, la Route Napoléon s’achève à Laffrey, dans la Prairie de la Rencontre. Où 5 000 soldats lui faisaient obstacle. Il s’est avancé seul : "Je suis votre Empereur ! Soldats, reconnaissez-moi !" Le capitaine hurla "Feu". Le cri unanime qui suivit, "Vive l’Empereur !", a changé la face de l’Histoire.
source: Lalibre.be - Eddy Przybylski Publié le lundi 18 mai 2015 à 17h23 - Mis à jour le mardi 19 mai 2015 à 12h18