par [Grognard]_Jean-Charles I Ven 11 Nov 2011 - 16:15
Je suis d'accord que c'est consternant que le 11 novembre commence à être oublié, et transformé en quelque chose d'autre. Mais je voudrais faire remarquer que c'est presque un phénomène historique. La société de 1918 n'a juste plus rien à voir avec celle de 2011. Qu'on le veuille ou non, avec la fin de la conscription en plus, notre société voit la chose militaire ainsi que le souvenir des anciens combattant comme une sphère appartenant à une autre dimension. C'est un autre matrice.
A mon humble avis, le 11 novembre comme jour férié n'a que deux avenirs diamétralement opposés. Soit elle se transforme en une fête civique participative (je pense à la fête de la Musique par exemple, qui est un jour qui commence à prendre une place énorme dans les évènements de l'année française, malgré sa naissance récente). Une fête civique au sens qu'elle attire du monde. Une fête du souvenir, une fête de la conscience citoyenne, bref, une fête de fond, un rappel des valeur de la République. Une fête qui soude la société chaque année, un peu comme les fêtes de la Grèce ancienne, qui permettaient de signifier notamment l'entrée des jeunes dans la citoyenneté.
A l'évidence, nous sommes à des années lumières d'une fête à succès telle que je la décrit. C'est même à priori le contraire qui est en train de se passer.
En effet, la deuxième voie qui s'ouvre au 11 novrembre, c'est de devenir un jour de célébration des morts au combat, au sens large. Un jour restreint à la "caste militaire seul" servant d'écran justificatif (on donne des cérémonies aux Invalides pour des Première classe mort en Afghanistan, pex) à des guerres lointaines, dont les français se sentent déconnectés. Bref, une journée bien morbide, servant au gouvernement de justifier sa guerre par un écran de symbolisme, lequel n'avait pas été nécessaire pour les guerres d'avant 1950. Une journée politique donc, une journée de la caste militaire. Donc une journée qui n'a plus rien à offrir au citoyen landa, qui n'y voit aucune de ses valeurs, et qui n'est pas convié à la "fête" morbide.
Bref, si ce développement se confirme, je vous prédit que le 11 novembre ne sera plus qu'une mini-fête de l'année civile, et que bientôt elle ne sera plus fériée. Peut-être pas en 2011 certes, il y'a encore beaucoup trop de gens pour qui le symbole reste fort. Mais dans 20 ans, quand la génération bavy-boom sera passée, il est bien probable que le 11 novembre soit travaillé!