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    L'élite française vue du monde anglo-saxon

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    L'élite française vue du monde anglo-saxon - Page 3 Empty Re: L'élite française vue du monde anglo-saxon

    Message par [Grognard]_Brumaire Mar 17 Juin 2014 - 15:13

    [Grognard]_Cosak a écrit:
    Quant aux cas d'avantages à la SNCF ou à EDF, c'est plus un problème de symbole (d'injustice) que de finance. Dans une situation difficile, on admet moins facilement les avantages des autres.

    Oui et non. Sans porter de jugement de valeur et rien qu'avec des chiffres.
    Les voyages gratuits offerts par la SNCF aux proches de ses salariés côûtent 150 millions d'euros par an (estimation SNCF, puisqu'il n'y a pas de véritable traçabilité).
    De même, EDF reverse 1% de son CA à son CE, soit 750 millions d'euros par an.

    Et je ne parle pas de la durée de cotisation, des inégalités sur les pensions de retraite, du volume horaire travaillé inférieur, du jour de carence, de la complaisance face à l'absentéisme, des dérives syndicales, de la sécurité de l'emploi, des primes, de l'avancement automatique...

    [Grognard]_Cosak a écrit:Je pense sincèrement que dans 95 % (voire 99 %) des cas les salaires du public (primes incluses) sont inférieurs à leur équivalent dans le privé. Même les cadres du ministère des Finances, avec leurs primes faramineuses, gagnent moins que s'ils occupaient des postes de niveau similaire dans la banque ou l'audit financier.

    C'est probable, mais tu fais quand même une hypothèse implicite : les salariés du public pourraient se recaser sans problème dans le privé, et à des postes équivalents, en terme de hiérarchie

    Peut-être est-ce vrai pour l'élite de l'administration, mais certainement pas pour tous les agents...
    Quand on voit le clientèlisme à l'embauche dans les collectivités locales, ou la manière dont fonctionnent les niveaux les plus opérationnels, comment peut-on sous-entendre le contraire ?

    Enfin, il y a quelquechose qui me gêne depuis le début.
    Tu évoques la rétribution sans toujours la mettre en face de ce qu'offre le salarié, à la fois en terme de performance, mais aussi de sa personne (pénibilité, stress...).


    [Grognard]_Cosak a écrit:C'est 150.000 non-enseignants sur 1.000.000, dont 120.000 administratifs (incluant les surveillants, maintenance, etc.)

    C'est un point de détail, ou peut-être une question de définition, mais le chiffre que j'avance est étayé.
    177.400 non-enseignants et 24.100 "personnel administratif académique" en 2012-2013.

    Source : Education Nationale
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    L'élite française vue du monde anglo-saxon - Page 3 Empty Re: L'élite française vue du monde anglo-saxon

    Message par [Grognard]_Cosak Mar 17 Juin 2014 - 15:27

    [Grognard]_Brumaire a écrit:Enfin, il y a quelquechose qui me gêne depuis le début.
    Tu évoques la rétribution sans toujours la mettre en face de ce qu'offre le salarié, à la fois en terme de performance, mais aussi de sa personne (pénibilité, stress...).

    J'ai déjà mentionné à plusieurs reprises la manque de contrainte et d'adaptation aux nouvelles technologies. Quand je vois des secrétaires imprimer des dizaines de mails par jour parce qu'un vieux directeur à 6000 €/mois ne veut pas utiliser un ordinateur, ça me fait tiquer et je sais que dans le privé ce bonhomme aurait sérieusement intérêt à se remotiver.

    Mais une tare du privé tend à se propager dans le public : la "managérisation". On ne peut faire carrière que comme manager (ou "encadrant"), en abandonnant son profil initial (juridique, technique, etc.) La perte de compétence est énorme, et une certaine démotivation aussi.
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    Message par [Grognard]_Why-Not Mar 17 Juin 2014 - 15:52

    Oui car dans le privée 1+1=3 et non pas 2 comme dans le publique Wink
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    Message par [Grognard]_Brumaire Mar 17 Juin 2014 - 16:38

    [Grognard]_Cosak a écrit:
    On ne peut faire carrière que comme manager (ou "encadrant"), en abandonnant son profil initial (juridique, technique, etc.) La perte de compétence est énorme, et une certaine démotivation aussi.

    Qu'appelles-tu "faire carrière" ?
    Cette expression est dans mon esprit quasiment synonyme de "monter hiérarchiquement", ou "d'accroître ses responsabilités", et je vois mal comment on pourrait, théoriquement, y parvenir sans encadrer toujours plus de personnes...

    Pour les "techniciens" brillants, qui représentent souvent une ressource beaucoup plus rare que les "bons managers", et qui ne souhaitent pas se "managérialiser", les grands groupes développent depuis plusieurs années des sytèmes de reconnaissance différents.

    Des "grades" honorifiques d'Expert, de Senior Expert, de Fellow ont été crée et vont de paire avec une rémunération attractive, des postes très en pointe techniquement, des avantages de différente nature...etc

    Après, j'ai aussi tendance à croire qu'il est compliqué de rester en un pointe dans un domaine toute sa vie, et qu'il est presque naturel d'être un jour remplacé par des jeunes, aux souvenirs plus frais, et au cerveau plus rapide.
    Jeunes qui ont besoin d'être guidés par un technichien d'expérience...Et là, on rentre déjà dans le management...
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    Message par [Grognard]_Why-Not Ven 20 Juin 2014 - 12:10

    Pour la différence de rémunération public-privée, la seul raison pour laquelle un salarié gagne mieux dans le privée que dans le public c'est à cause de la concurrence, sécurité de l'emploi vs salaire supérieur, mais moi par exemple mon boulot n'existe pas dans le public, il y a des tas de boulot dans le public qui n'existe pas dans le privée, donc parler de fuite des fonctionnaires vers le privée est un non sens total! de plus le privée recrute de moins en moins de cadre à cause des charges et des impôts délirants infligé au travail (ca devient confiscatoire).
    Moi j'ai un ami qui vit à Malte il paie 6 000€ de cotisation pour la sécu par ans et il est mieux couvert qu'en france, il capitalise 500€/mois et il gagne un brut brut de 5 000 €/mois soit ce que devrait toucher un salarié qui gagne 2 500 net.
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    Message par [Grognard]_Brumaire Mer 1 Oct 2014 - 13:42

    Le député Cornut-Gentille publie aujourd'hui un rapport à charge contre Polytechnique.

    Il reproche à l'Ecole son manque de vision, et l'opacité la plus totale dans laquelle elle est gérée.

    Conséquence directe, les curiosités et abus sont nombreux, comme par exemple pour la "pantoufle", salaire mensuel de 900€ que l'Etat verse aux élèves, et qui devrait être remboursé par ceux partant dans le privé après leurs études...mais ne l'est plus depuis une décision unilatérale de l'école en 2001 !

    Le rapport

    Au passage, le rapporteur critique la "course au classement de Shangai", qui frappe l'X, mais encore davantage d'autres Grandes Ecoles (Centrale, pour ne pas la nommer) :


    Car la compétition internationale telle que définie par le processus de
    Bologne et le classement de Shanghai, contraint l’École Polytechnique et plus
    largement la France à renoncer au modèle singulier des grandes écoles
    françaises. Cette adhésion naïve repose sur l’oubli ou l’occultation du fait que le
    classement de Shanghai est surtout un moyen mis en place par les universités
    chinoises pour se valoriser sur la scène mondiale.
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    Message par [Grognard]_Jean-Charles I Mer 1 Oct 2014 - 19:06

    à maintes reprises récemment j'ai entendu des gens se prononcer contre Polyctechnique en soulignant qu'en comparaison à Centrale on formait des gens biens... N'ayant pas accès à ces sphères, j'aurais souhaiter comprendre le sens de ces remarques, qui pour moi ne veulent rien dire...

    Brumaire et Cosak sont en effet des gens forts sympathiques (je dis ça parce qu'on a jamais bossé ensemble j'en suis sûr Razz ), mais ça ne justifie pas les réputations de groupes...
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    Message par [Grognard]_Cosak Mer 1 Oct 2014 - 19:27

    Je suis sorti de là une quinzaine d'années avant Brumaire, donc mon impression suivante a peut-être évolué, mais j'en doute.

    Les deux écoles ont pour objectif affiché de former des ingénieurs de haute volée, à partir d'un socle de sciences dures et d'un enseignement valorisant toujours une approche méthodique (la "systématique" comme on disait chez les humanistes). L'enseignement y est très similaire, et seul le prestige historique joue clairement en faveur de Polytechnique.

    Mais là où l'X dérive complètement, c'est que pour 80% des effectifs leur formation est aussitôt rendue inutile dès qu'ils quittent l'école, car ils partent immédiatement dans la finance, l'assurance ou le management. Et qu'on ne me fasse pas hoqueter de rire avec ces fumeuses mathématiques financières...

    Enfin, à l'X, le fait d'y rentrer est déjà vu comme un aboutissement, ce qui est plus rare à Centrale. Donc les polytechniciens, même en début de carrière, puent souvent la suffisance sans avoir rien montré de plus que maîtriser des équations bac +2 à 19 ans.
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    Message par [Grognard]_Brumaire Mer 1 Oct 2014 - 20:30

    [Grognard]_Cosak a écrit:Je suis sorti de là une quinzaine d'années avant Brumaire, donc mon impression suivante a peut-être évolué, mais j'en doute.

    Les deux écoles ont pour objectif affiché de former des ingénieurs de haute volée, à partir d'un socle de sciences dures et d'un enseignement valorisant toujours une approche méthodique (la "systématique" comme on disait chez les humanistes). L'enseignement y est très similaire, et seul le prestige historique joue clairement en faveur de Polytechnique.

    Mais là où l'X dérive complètement, c'est que pour 80% des effectifs leur formation est aussitôt rendue inutile dès qu'ils quittent l'école, car ils partent immédiatement dans la finance, l'assurance ou le management. Et qu'on ne me fasse pas hoqueter de rire avec ces fumeuses mathématiques financières...

    Enfin, à l'X, le fait d'y rentrer est déjà vu comme un aboutissement, ce qui est plus rare à Centrale. Donc les polytechniciens, même en début de carrière, puent souvent la suffisance sans avoir rien montré de plus que maîtriser des équations bac +2 à 19 ans.

    Analyse très juste, que je complèterai avec quelques remarques.

    La formation scientifique est aujourd'hui beaucoup plus théorique à Polytechnique qu'à Centrale.
    Un simple exemple : les partiels pour valider les cours de Maths.
    A Centrale, ils durent entre 1h30 et 3h, sont composés de plusieurs exercices indépendants et comportent toujours au moins 50% d'applications. A l'X, ils durent plutôt 4h, et ressemblent davantage à des pâles de prépa : un long problème très pointu.

    Autre point essentiel que j'ai ressenti : la structuration de la vie étudiante.
    A Polytechnique, on est regroupé en section, de par son choix de sport, sans choisir ses coreligionnaires. Alors qu'à Centrale, c'est par association et donc affinités.

    J'ajoute que le parcours est beaucoup plus "ouvert" et à la carte à Centrale, tant dans le choix des cours que du cursus (on peut un peu faire ce qu'on veut au niveau stages, DDs, apprentissage, césure, projet associatif avec des équivalences nombreuses). Les Centraliens partagent 12 mois de tronc quasi-commun, les X 3 ans.

    Enfin, Polytechnique cultive la culture de la compétition scolaire. Les résultats des contrôles sont centrés-réduits autour de 10, un classement trimestriel est publié, et tout le monde connaît grosso modo la position de tout le monde. A Centrale, le classement n'est pas diffusé, et ne sert que pour départager les candidats aux DDs américains.

    Pour synthétiser, Centrale est plus internationale, complète, créative et personnalisée, ce qui permet à mon avis, aux élèves de se sentir mieux dans leurs baskets.
    Parfois au point d'être superficiels (libérer quelqu'un revient à lui offrir la possibilité de faire n'importe quoi), et à peine plus ingénieurs que des étudiants d'école de commerce.

    Malgré celà, les meilleurs élèves en Sciences sont indiscutablement à Polytechnique et il n'y a qu'un ou deux élèves par an qui déclinent Palaiseau pour Châtenay-Malabry.

    Spoiler:

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